Un nouveau trou noir a récemment frappé el-cojano-is-away.over-blog.com.
Beaucoup d’entre vous sont déjà au courant de mes mésaventures. Mais les autres d’entre vous ne le sachant pas forcément, le temps est venu pour moi de vous livrer les secrets de mon périple indien. Des secrets qui expliquent mon éloignement volontaire de ce carnet de voyage.
J’ai atterri à l’aéroport international Indira Gandhi, de New Delhi, le 23 septembre 2010. Le même jour, j’ai découvert mon logement, mon lieu de stage et mes futurs collègues.
Sans grande surprise, tout se déroulait comme prévu et mes six mois indiens s’amorçaient de belle manière… Mais c’était sans compter sur une toute autre rencontre faite ce jour là. Une présence qui dans un premier temps a su rester discrète, anodine, que j’ai à peine remarquée mais qui bien vite a pris une importance toute particulière dans ma vie quotidienne. J’ai rencontré… mon allergie à la pollution !
Déjà sujet à des allergies bénignes en France (acariens, pollen et tout le tintouin), je ne fus pas surpris de voir mes ongles se planter machinalement dans mes avant-bras et y imprimer plus ou moins profondément de répétitifs mouvements de va-et-vient. Et ce dès le premier jour. New Delhi n’étant pas réputée pour son hygiène irréprochable, quelques réactions eczématiques à son atmosphère n’étaient en effet pas alarmantes.
C’est la rapide évolution de ces réactions qui a finit par faire sonner l’alarme.
Après quelques jours seulement, je sentais que la bataille Médication préventive VS. Allergies allait dans le sens des Forces du Mal, qui officiaient sur un terrain favorable. Je ne m’étais pas trompé, car encore quelques jours et l’armée de ma santé demandait un renfort de puissantes troupes médicamenteuses en provenance de France. Les principales couleurs qui teintaient le paysage de mon voyage en Inde avaient à présent des noms bien singuliers. Voyez plutôt :
Malheureusement, le renfort fut tout autant inutile que navrant… En plus de consolider mes symptômes lépreux, les fraîches cohortes suréquipées permirent je ne sais trop comment à l’ennemi de m’attaquer sur deux nouveaux fronts. Après un eczéma bien répandu sur mes bras et mon cou, des rougeurs semblables à de l’urticaire envahirent mes quatre membres et mon thorax s’est retrouvé prisonnier d’une cage invisible et oppressante.
J’ai finalement tenté le tout pour le tout en allant consulter des médecins autochtones. Des médecins qui semblaient confondre les termes « patient » et « client ». Les batteries de tests et les années de traitements qu’ils m’ont conseillés en me regardant comme si j’étais un portefeuille vivant ne m’ont pas vraiment inspiré confiance. Alors, refaisant à la hâte des valises à peine défaites, je suis rentré en France après seulement trois semaines de séjour.
L’eczéma, l’urticaire et les difficultés respiratoires ont eu raison de mes ambitions, et de mon moral. Une maigre compensation fut toutefois cette bouffée d’air frais en sortant de l’avion à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Un triste soulagement : je n’avais plus de stage, mais mes allergies étaient parties.
La transition suivant ce retour fut difficile elle aussi. Loin de l’exotisme, des rencontres et de l’excitation que procure la découverte d’un nouveau pays, ma terre natale était devenue ma terre d’exil. Les joyeuses courses colorées dans les rues de Delhi ont (trop) rapidement laissé leur place à des déplacements sans but dans la platitude et la froideur des paysages sans intérêts de la campagne bretonne.
Malgré tout, je n’ai perdu ni espoir, ni ambition. Et entre les longues journées sans activité à la maison, les dures journées de labeur dans les usines du centre Bretagne et les weekends festifs et revigorants (merci les potos), je suis parvenu à décrocher deux stages, un visa et un billet d’avion aller/retour. Direction : le Canada !
Le 22 janvier 2011, soit quatre mois jour pour jour après mon départ pour New Delhi, j’ai décollé de nouveau, cette fois pour Montréal. Je vais y passer un peu plus de deux mois pour un stage dans une radio étudiante alterné d’un job qu’il me tarde déjà de décrocher. Ensuite, départ pour l’Ontario, à Sudbury, où un deuxième stage m’attend sagement, cette fois dans la presse écrite. Retour en France programmé à fin juin.
El Cojano is away once angain !