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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 04:47

L'enjeu était énorme. C'est peut-être ça qui rendait ce moment si intense : l'enjeu était énorme.

Je ne devais pas le quitter des yeux. Et de toute façon je ne pouvais pas. Il bougeait, ne restait jamais au même endroit plus de quelques secondes, et je le suivais du regard, sans arrêt, sans bouger. Il était encore loin à cet instant. Pendant plusieurs minutes il resta loin de moi, et au bout d'un moment j'ai senti mon attention se dérober... Mes pensées s'envolaient, ma concentration s'éteignait. Je ne voyais plus la vingtaine de personnes autour de moi, qui criaient, couraient, appelaient, ou qui comme moi, ne faisaient rien, attendaient, impuissants. Je ne le voyais plus lui non plus, mais ça m'importait peu : je n'étais plus là. J'étais parti, j'ai fuis ! Inconsciemment, probablement, j'ai fuis mes responsabilités, j'ai fuis cet enjeu trop important, cet enjeu qui m'effrayait. Je me réfugiai dans une grotte, dans ma grotte. Il y faisait un peu froid mais je mis sentais bien. Il y faisait un peu sombre, mais ça me rassurait. Ça me rassurait de ne plus voir ce que je devais affronter, ça me rassurait de ne plus rien voir, de vivre dans l'ignorance. Je décidai d'explorer ce nouvel univers, où je me sentais mieux, où je me sentais protégé. A la lueur d'une torche imaginaire, je progressai dans le tunnel, découvrant petit à petit un confort idéal. Ma grotte était bien plus qu'une grotte : c'était un refuge, où je pourrai rester tout le temps que je voudrai ! Il ne manquait de rien : électricité, eau, chauffage au sol, cuisine équipée, salon meublé avec écran géant et système audio dernier cri, salle de gym, nourriture pour plusieurs semaines... Le bonheur ! Après la peur d'affronter mes responsabilités face à un enjeu qui me dépassait, je me retrouvai presque soudainement dans un refuge des plus confortables où, semble-t-il, je pourrai me cacher ici plusieurs jours, attendant que ça passe, sans manquer jamais de rien. La force de l'inconscient me faisait oublier que ce refuge n'était qu'une invention de mon imagination, et que tôt ou tard, je devrai revenir dans la vraie vie. Je commençai donc à m'installer : je trouvai un interrupteur, alluma la lumière, me dirigea vers la cuisine où je trouvai des cacahuètes et de la bière. Je pris un paquet de cacahuètes, me décapsula une bière et alla dans le salon où je me vautrai lourdement dans le canapé. Un sourire naissait sur mon visage : je me disais que quoi qu'il arrive, à cet instant précis, je ne voudrais pas être ailleurs. Je m'assis plus confortablement, et une fois ma position idéale découverte, je saisis la télécommande et alluma l'écran géant !

Ce fut un très rapide et très pénible retour à la réalité. Les images que je voyais à présent dans cet écran étaient celles dont je me cachais ! Et le son qui m'entourait de tout côté dans cette pièce si confortable était les cris de toutes ces personnes, ces cris que j'avais fuis mais qui me rappelaient, qui me poussaient à revenir ! J'ai senti le haut de mon crâne, puis ma tête, mes épaules, mon buste, mes jambes et enfin mes orteils se diriger vers l'écran. Je ne pouvais rien faire, j'étais de retour ! A mon arrivée je me suis senti un peu déséquilibré, et le temps de recouvrer totalement mes esprits, je me rendis compte que j'étais parti beaucoup trop longtemps. Il n'était plus là où je l'avais vu la dernière fois, et je ne le trouvais pas. Pendant quelques secondes je paniquais, je le cherchais. Ma tête bougeait dans tous les sens, mais pas mes jambes. Je savais que ma position était importante. Et enfin je le vis, pas loin, trop près. Il se dirigeait vers moi. Je mesurai à présent l'importance de la situation, et commençai à perler. Je sentis une goutte de sueur couler sur ma tempe gauche, puis le long de ma joue, mais je ne bougeais pas. Je le fixais. Je ne devais pas le quitter des yeux, et de toute façon, je ne pouvais pas.  Une mouche se posa alors sur mon sourcil gauche. Un rictus et un mouvement de tête vers la droite suffirent à la faire partir, et ma concentration ne faiblissait pas, au contraire, elle se décuplait. Je savais que ça allait reposer sur moi, plus je le voyais approcher, et plus je prenais conscience de mon implication dans cette affaire. ÇA allait reposer sur mes épaules. Il était loin le temps de la grotte, et à cet instant je regrettais presque de m'y être réfugié. Il approchait maintenant de plus en plus rapidement, et je voyais de mieux en mieux la fin de tout ce scénario.  Il arriva à moi, et d'un coup je cessai de penser : j'agis ! Je le saisis, me retournai brutalement, jetai un rapide coup d'œil, vis que la voie était libre, et sans plus réfléchir, je tirai !

 

J'ai joué au foot hier, et j'ai marqué un but.

 

 

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commentaires

T
Désolé pas de possibilité de changer...<br /> Je viens de vérifier, j'ai juste fais 1 faute, mais répétée plusieurs fois (sur différents verbes) : -a au lieu de -ai après "je" au passé simple ! Pourtant j'ai fais gaffe !!<br /> J'ai longtemps hésité entre passé composé et passé simple, la prochaine je prendrais le plus facile, mais le moins classe.
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M
honte sur moi<br /> je viens de voir deux grosses fautes dans mon commentaire. Est-ce qu'on peut modifier ????
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M
Tu as aussi battu ton record de fautes d'orthographe et de conjugaison... Mais rien d'étonnag à cela, cela ne fais que confirmer ma théorie sur le foot : tout dans jambes. Mais je suppose que tu n'es pas encore assez payé pour te permettre de négliger le bon français.<br /> Ne te laisse pas embrigager mon fils...
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